Mémoire de Zoé Dontigny-Charette

Supervision de travaux de recherche aux cycles supérieurs

Résumé du mémoire de Zoé Dontigny-Charette (co-direction avec Thibault Martin)

LES RÉFUGIÉS KAREN : PERTE DU TERRITOIRE ET REDÉFINITION DES RAPPORTS SOCIAUX

MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES SOCIALES DU DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL, CONCENTRATION EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

NOVEMBRE 2015

Ce mémoire porte sur les Karen, une des minorités ethniques de la Birmanie, qui ont été obligés de quitter leur territoire d’origine pour se réfugier dans des camps sur la frontière thaï-birmane et ce depuis qu’une guerre civile de 60 ans y sévit. Nous avons découvert, lors de notre étude de terrain, que les Karen natifs de la Thaïlande et ceux originaires Birmanie se considèrent comme frères et sœurs. Ils ne relèvent qu’une seule différence, leur situation respective. Alors que le premier groupe ne peut plus pratiquer son mode de vie ancestral, le second le pratique en toute liberté. Ainsi, nous avons constaté que les Karen birmans indiquent que la perte du territoire et l’impossibilité de pratiquer leurs activités coutumières de subsistance avaient des répercussions importantes sur les rapports de genre. En effet, les hommes ne pouvant plus jouer leur rôle traditionnel de pourvoyeur, puisque les instances des camps ou les organismes d’aides voient à subvenir aux besoins des individus, ont le sentiment d’avoir perdu leur place au sein de leur famille ainsi que de leur communauté. Nous tenons compte également dans notre analyse d’un axe particulier, soit que les Karen se considèrent comme des autochtones et qu’ils sont vus comme tels par l’ONU. Nous démontrons que pour les Karen de Birmanie, l’appartenance au territoire et à la culture est si importante qu’ils considèrent que leur futur est indissociable de leur ancienne vie en Birmanie. Ils veulent continuer à vivre en symbiose avec la nature et à pratiquer leur métier traditionnel, l’agriculture. Finalement, cette recherche a été effectuée à l’aide d’un journal de bord et d’entrevues dont une douzaine d’entrevues semi-dirigées ont été menées en Thaïlande sur une période de trois mois, de février 2012 à avril 2012, dans le cadre de la maîtrise en développement territorial de l’Université du Québec en Outaouais.

Mots clés : Karen, camp de réfugiés, Thaïlande, Birmanie, frontière, territoire ancestral, autochtones, concept de genre, ethnologie, anthropologie, méthodologie qualitative, expérience de vie, transmission de la culture.

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